20ème siècle

Frise 1

En 1936, l’ensemble formé par les ruines du château féodal et ses abords est inscrit à l’inventaire des sites dont la conservation présente un intérêt général. Ce périmètre est élargi à la totalité du territoire de la commune depuis 1981. Sigy est le seul village du Clunisois repris dans sa totalité. Il s’agit d’une protection de niveau national dont l’objectif est la conservation d’un espace naturel, rural ou bâti.

En 1974, l’église devenue dangereuse est fermée, la voûte de la nef menaçant de s’effondrer. L’Association de Sauvegarde de l’Eglise est créée pour organiser la stabilisation de l’édifice et la réfection de la toiture dont les laves sont remplacées par des tuiles plates. Grâce au dons et à la subvention du Comité de Sauvegarde de l’art français, l’église restaurée est inaugurée en 1975. Suivent les travaux de peinture intérieure et la restauration des œuvres d’art en 2000. En 2023 l’église se dote d’une table d’autel provenant probablement de la première paroisse de Sigy, Saint-Symphorien.

La Première Guerre mondiale a profondément marqué la commune de Sigy, avec un lourd tribut payé par ses habitants. Les noms des soldats tombés au front sont gravés sur le monument aux morts, érigé en 1928. La Seconde Guerre mondiale s’en distingue par l’implication directe des civils dans le conflit. La commune ouvre ses portes à plusieurs familles de réfugiés, intégrant leurs enfants dans l’école locale.
Des habitants ont risqué leur vie pour cacher des Juifs au château de la Motte, tandis que des résistants ou sympathisants, ont œuvré pour affaiblir l’occupant. Ces actions courageuses laissent une empreinte indélébile dans l’histoire de Sigy.

Le déclin démographique du 20e siècle est principalement dû à la réduction des emplois ruraux et à la baisse de la natalité. Les jeunes sont attirés par les
villes voisines offrant de meilleurs salaires et une qualité de vie plus élevée. Cette migration a pour conséquence directe la fermeture des commerces de proximité, tels que les épiceries, boulangeries et cafés. En 1979, ce phénomène s’aggrave avec la fermeture de l’école locale et l’arrêt du service des cars bleus à Sigy, accentuant encore l’isolement de la commune. La fin du siècle amorce une légère hausse de la population.

La Mairie poursuit sa politique en matière d’innovation et d’amélioration de la qualité de vie de ses habitants, initiée au siècle précédent. Elle facilite la circulation à l’intérieur de la commune par l’ouverture de différents chemins vicinaux vers l’Essart Gorne, vers Saint-Huruge et vers Corcelles.

L’introduction de l’électricité en 1929 et l’arrivée de l’eau courante dans la plupart des maisons entre 1950 et 1960 sont des étapes importantes du développement local.

En 1959, le propriétaire d’un hôtel-restaurant, tabac et station-service, achète un singe pour divertir sa clientèle. Le succès est tel qu’il envisage la création d’un petit zoo. Avec le temps, ce parc animalier s’enrichit d’une diversité d’espèces, de l’éléphant au cacatoès, en passant par le lion et le flamant rose. Les familles affluent pour admirer les animaux tandis que le propriétaire déambule avec son guépard en laisse ouintroduit son éléphant dans la salle, pour le plus grand bonheur des visiteurs. Hélas, la dégradation de sa santé conduit à la fermeture de ce lieu exceptionnel en 1978.

Le rôle des femmes dans l’agriculture a toujours été essentiel, surtout pendant la guerre. En absence des hommes, les femmes prennent en charge les fermes, s’occupant des animaux, des récoltes et du commerce. L’avènement de la mécanisation agricole dans les années 1950 donne progressivement une image masculine au secteur.

A son apogée, le vignoble de Sigy couvre 63 hectares, mais dès 1875, il commence à décliner en raison du phylloxéra. En 1935, sa superficie a régressé à 35 hectares. Cette tendance se poursuit jusqu’à une quasi-disparition. Plusieurs facteurs contribuent à cet abandon, la cause principale étant l’exclusion du classement IGP (Indication Géographique Protégée) en 1968, en raison de la qualité médiocre du vin produit à Sigy. L’abandon de la vigne a entraîné l’embroussaillement des terres et, dans certains cas, une légère extension des bois. Certaines parcelles ont été reconverties en terres arables, tandis que d’autres sont devenues des prairies.

La Grande Guerre

Le 2 août 1914 marque le début de la mobilisation des hommes pour la Première Guerre mondiale. Nombre d’entre eux, venant du monde agricole, seront les fantassins de première ligne, et sont victimes des combats. Avec un total de 21 237 soldats tués et les milliers de blessés la France est fort éprouvée.

De l’Occupation à la Libération

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Saône-et-Loire est traversée par la ligne de démarcation jusqu’en 1942,

Elle divise le département en zone occupée par les Allemands et en zone libre dont Sigy fait partie. Lorsque les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre 1942, les actes de répression contre les mouvements de résistance s’intensifient.

Néanmoins, grâce à l’audace et la détermination des civils, conjointes à celles des armées française et américaine, la région est libérée au début de septembre 1944.

De paysan à entrepreneur

Depuis la seconde moitié du siècle, l’agriculture se métamorphose sous l’effet des changements sociaux, de l’innovation technologique et de la Politique Agricole Commune (PAC)
Cette transition vers une agriculture axée sur la spécialisation et la rentabilité entraîne une réduction du nombre de fermes qui pratiquent à la fois la culture et l’élevage. Elle éclipse également les artisans dont le métier est complémentaire (forgeron, tonnelier, maréchal-ferrant, etc).

Il s’ensuit une prédominance des grandes exploitations dans le paysage agricole et une évolution du rôle de fermier vers celui d’entrepreneur agricole.

Innovations et progrès

Les avancées du siècle précédent se matérialisent à mesure que l’industrie et la recherche développent les outils mécaniques, chimiques et biologiques : tracteurs, engrais minéraux, produits phytosanitaires et variétés de plantes et races d’animaux sélectionnées. S’y ajoutent les innovations dans les domaines du transport, de la conservation, de la transformation et de la distribution des produits agricoles.